Son histoire et ses anecdotes

Son histoire

La bougie a été inventée au milieu du 19ème siècle, à la différence de son ancêtre la chandelle, dont les premières traces remontent environ à 3000 ans avant J.C. Sa fonction principale est d’éclairer. La bougie est également une ancienne unité de mesure qui fut remplacée par le Candela.

Sur le plan terminologique l’appellation « bougie » est réservée à un instrument fait exclusivement de cire d’abeille.

Le mot « bougie » n’est apparu dans la langue française qu’au XIVème siècle, tiré de Bugaya transcription en arabe du mot kabyle « Bgayet », nom d’une ville maritime d’Algérie qui fournissait la majeure partie de la cire utilisée dans la fabrication des bougies.

Les bougies, naturellement de couleur jaunâtre, peuvent aussi être blanches si la cire qui les constitue a été blanchie par une exposition au soleil de plusieurs jours, voire semaines.

Les bougies blanches ont un coût encore plus élevé que celui des jaunes, et elles sont presque exclusivement utilisées dans les palais royaux.

Le mot « chandelle » est donc réservé aux instruments faits de suif.

Pendant des siècles, il était coutume d’utiliser du jonc fendu pour fabriquer des chandelles.

Trempé dans de la graisse animale ou végétale, le jonc était mis à durcir un certain temps. Ensuite on l’utilisait en le faisant brûler dans des brûle-joncs.

En Occident, à partir du Moyen Âge, la chandelle rivalise avec la lampe à huile. Cette dernière a l’inconvénient de réclamer une attention constante : il faut la remplir régulièrement, couper et remonter la mèche qui charbonne et nettoyer l’huile qui coule.

La chandelle, seulement constituée d’une mèche entourée de suif de bœuf ou de mouton, est plus pratique sans être excessivement chère, mais elle est taxée et l’huile reste plus économique.

De plus, elle n’implique plus le risque de renverser du liquide ni de devoir ajuster la flamme ou remplir le réservoir. Seulement, le suif coule et graisse les doigts, la flamme demeure souvent jaune et fumeuse.

Par ailleurs, il faut constamment entretenir la mèche, qui, elle, finit irrémédiablement par charbonner.

La noblesse et le clergé s’éclairaient avec des chandelles en cire d’abeille alors que le peuple se contentait de l’éclairage au suif. Le cierge de cire conserve les avantages de la chandelle et en élimine les défauts. Seulement, seule la haute société pouvait se permettre d’en acquérir en raison de son coût élévé.

La durée d’apprentissage de fabrication des chandelles était alors de six ans. Tout individu arrivant à Paris, qui voulait entrer dans le métier, devait prouver qu’il avait effectué ces six années de formation.

Les maîtres chandeliers formaient corporation en diverses villes : celle de Londres était importante.

La fabrication et la vente des chandelles était l’objet d’une surveillance scrupuleuse de la part des quatre Jurés du métier. Les cierges de cire étaient beaucoup plus réputés que les chandelles de suif : elles éclairaient mieux, brûlaient plus lentement et ne sentaient pas mauvais.

Quand un bourgeois voulait faire faire des chandelles chez lui, le maître devait venir en personne pour procéder à cette besogne. S’il envoyait un de ses ouvriers, il était passible de l’amende. Chaque maître pouvait avoir deux colporteurs pour vendre ses marchandises dans la rue.

Mythologie

La plus connue, si ce n’est la plus ancienne, histoire faisant référence à la cire d’abeille est l’histoire d’Icare qui utilisa de la cire pour seller ses ailes et s’évader, avec son père Dédale, du labyrinthe où Minos les avait enfermé.

Malheureusement Icare ne respecta pas les consignes de son père et s’approcha trop près du soleil. La cire fondit et Icare s’abimât et mourut en mer.

La montre d'autrefois

Pendant longtemps, les bougies ont servi à mesurer le temps. Elles auraient été inventées par Alfred le Grand au IXème siècle afin de fixer les heures de ses prières nocturnes. Ces bougies étaient graduées; en brûlant, la cire restante indiquait le temps écoulé.

Les bougies étaient graduées par des clous placés à de distances égales marquant les heures. Au fur et à mesure que la chandelle brullait, des petits clous  tombaient dans un récipient tout en faisant un bruit. C’est alors qu’une heure venait de passer

Expression et citations

Voici la petite histoire d’où nous provient l’expression « économiser des bouts de chandelles ». 

Jadis les chandelles qui éclairaient les endroits sombres avaient une grande valeur.

C’est pourquoi, dans les demeures bourgeoises, le personnel de maison avait l’habitude de rassembler les restes des chandelles, et de les revendre à un cirier pour qu’il en refasse de nouvelles.

Vu par les riches, cette récupération semblait mesquine, ridicule et l’économie correspondante insignifiante. Ceci suffit à expliquer le sens de l’expression, mais aussi à comprendre pourquoi elle implique, la plupart du temps, une connotation de moquerie.

La bougie est reprise dans de nombreuses expressions et citations en relation avec la vie.

Comme la flamme d’une bougie, notre existence est fragile mais d’une beauté sans pareil, en voici quelques citations. 

« La vie est comme la flamme d’une bougie : un jour, dans un dernier souffle, elle s’éteint »

« La vie est une bougie dans le vent » (Proverbe japonais) 

« Mieux vaut allumer une bougie que de maudire les ténèbres »  (Confucius)

« Toute l’obscurité du monde ne saurait éteindre la lueur d’une seule bougie » (Saint François d’Assise) 

 

La bougie de nos jours

La bougie constitue toujours une source de lumière de dépannage, mais ses utilisations ordinaires ne sont pas de l’ordre de l’utilitaire, elle est fréquemment utilisée en décoration et pour la diffusion de senteurs. On trouve également des bougies flottantes pour les jeux de lumière et des bougies représentant des personnages, des fleurs, fruits etc…
Elle symbolise les années écoulées sur les gâteaux d’anniversaire ou sert de décoration des sapins de Noël.

Elle crée aussi l’intimité lors d’un dîner aux chandelles, au restaurant ou chez soi, à moins qu’elle ne se multiplie sur les lustres et les chandeliers dans les reconstitutions historiques ou les réceptions.

Son emploi est toujours de mise dans les rituels religieux (on parle alors de cierge) comme le cierge pascal chrétien et elle participe à l’éclairage des cérémonies. La piété catholique est également toujours utilisatrice des bougies allumées en accompagnement d’une prière, tout particulièrement quand elle est adressée à la Vierge Marie ou à des saints : le geste de faire brûler un cierge en remerciement perdure très largement.